La faisabilité technique spatiale du satellite est-elle vraiment acquise, depuis quand et sous l’expertise technique aujourd’hui de quel organisme ?
La première étude apportant la démonstration de la faisabilité technique de KEO date de 1997.
Le cahier des charges associé au projet KEO précisait de façon très explicite :
- que la mission de KEO consistait à faire revenir sur Terre d’ici 50 000 ans une charge utile composée de disques de verres et de matériel additionnel, dont les instructions d’extraction des données à l’attention de nos lointains descendants,
- que le Satellite devait être passif, que son retour sur Terre serait prévu par la seule érosion naturelle de son orbite (liée aux forces de gravitation) avec une libre rentrée dans l’atmosphère.
- que KEO devrait résister à l’élévation de température due à la traversée des couches denses de l’atmosphère lors de sa rentrée sur Terre, au choc de son retour sur son sol natal, assurer le cas échéant sa flottabilité (d<1) et assurer l’intégrité de sa charge utile jusqu’à sa récupération par nos descendants.
- que la mission KEO devrait présenter une probabilité de succès au moins équivalente à celle des missions d’explorations spatiales telles qu’elles sont actuellement conduites par les différentes agences spatiales mondiales (supérieure à 80 %).
Satisfaisant à tous les points du cahier des charges, cette première étude technique a depuis lors été affinée à 4 reprises faisant ainsi bénéficier le satellite KEO des derniers développements des techniques spatiales. La masse du satellite s’est ainsi allégée pour passer de 172 kg à son origine à moins de 100 kg dans sa dernière version, système d’éjection compris.
Le Dossier technique de KEO est aujourd’hui sous la responsabilité technique de l’Agence Spatiale Européenne.
De façon plus précise, on peut rappeler que :
- fruit de 2 années de travail, la première démonstration de la faisabilité de KEO fut apportée par les ingénieurs d’Aerospatiale associés aux élèves de SupAero en juillet 1997.
- le dossier technique correspondant fut porté à la connaissance des spécialistes de l’ingénierie spatiale et des experts internationaux présents lors du 48 ème Congrès International d’Astronautique, organisé par la Fédération Internationale d’Astronautique (IAF) qui s’était tenu à Turin en octobre 1997 (cf. Abstract IAA-97-IAA.8.2.07 )
- cette première communication fut complétée l’année suivante – au cours du 49 ème congrès IAF tenu en septembre/octobre 1998 à Melbourne - par une nouvelle communication qui apportait la preuve scientifique irréfutable de la pérennité des supports mémoire des messages emportés par KEO (cf. Abstract IAA-98-IAA.8.2.07)
- au cours des années suivantes le design technique de KEO fut au gré des fusions de l’industrie spatiale européenne revalidé et optimisé successivement par AS – Matra, EADS et le CNES (l’Agence spatiale française).
Aujourd’hui, le design technique définitif de KEO est sous la responsabilité de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) qui, ayant à son tour revalidé les dossiers antérieurs, confirmait dans un courrier en date du 30 novembre 2005 dans les conclusions des études techniques, adressé à Jean-Marc Philippe par Monsieur René Oosterlinck - Directeur des relations extérieures de l'ESA, que :"KEO est un satellite passif, de conception simple ...d'une masse inférieure à 100 kg (de l'ordre de 70 kg pour le satellite lui-même auquel s'ajoute un système de d'éjection de l'ordre de 10 kg)... réalisable en 24 mois, …"